November 7, 2009




Part V

A partir de 8h, les personnes possédant des tickets commencent à investir la salle. Les zones se resserrent, la police fait reculer les personnes sans autorisations.
A ce niveau-là de la matinée, les reporters se jettent sur chaque excentrique, chaque sosie ou fanatique sans limites ; dans un coin, une groupie Japonaise est entourée de caméras, des dizaines d'objectifs braqués sur son désespoir. Elle pleure, une pancarte suppliante entre les mains ("any spare ticket, I'm a passionate fan from Japan"), son ricil coule le long de ses joues. Son accoutrement, qui pourrait passer au prime abord pour un déguisement, se révèle être en fait une sorte d'autel en l'hommage de son idole. Ça fait quatre jours qu'elle est là. Elle ne parle pas un mot d'anglais. Sa tristesse est presque contagieuse et la regarder me met la larme à l'œil. A moins que ce ne soit le manque de sommeil.

Le fanatisme de toutes ces personnes dépasse souvent l'entendement. Beaucoup en font des tonnes, hurlent, chantent, dansent... Chaque mouvement original attire l'attention des médias, et la foule, bien consciente de leur soif d'extravagance, en joue pleinement. Ceci s'apprend dès le plus jeune âge quand on vit à Los Angeles. Un homme d'une quarantaine d'années porte un écran LCD autour du cou, une batterie dans le dos et des enceintes crachant ses morceaux préférés du prétendu "King of pop".
Chacun y va de son petit message, les hommes sandwiches s'additionnent les uns aux autres sur ce grand tableau désormais bien noir.
Aux côtés du dénonciateur sud Américain, un jeune homme exhibe une pancarte qui demande "stop useing my taxes, millionnaires" en référence, entre autres, à cet événement qui coûte une fortune à la municipalité en l'honneur d'un chanteur visiblement sans importance pour lui. En effet, le montant du dispositif pour les funérailles est estimé à 2,5 millions de dollars (pourtant financé en partie par AEG, la société de production de MJ).
Là aussi, pas de problème avec ceux qui l'entourent ; ils lui jettent des regards désobligeants mais en restent là.

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