day 13
Je viens de raccrocher le téléphone, je remplis mon sac à dos de 3 appareils photos, quelques objectifs et je sors de la maison. Au lieu de prendre le train je continue ma route vers Oakland, une fois Berkeley traversé j'entre dans un territoire inconnu, je suis parti sans plan et plutôt confiant. Tout ce que j'ai est une adresse. 1014, 60th Street Oakland. Pendant plusieurs pâté de maison je ne croise aucune personne de ma couleur, je me perds dans les quartiers les plus populaires d'Oakland et j'avoue ne pas être toujours très rassuré mais je compte sur ma bonne étoile et mon civisme pour qu'on me laisse tranquille. C'est la journée la plus chaude depuis le début de mon séjour, je suis en Tshirt et je pense à mes amis qui soignent calmement leurs rhumes au fond de leur lit pendant que la neige tombe dehors.
Finalement je tourne sur 60th street et je vois de loin le pick up Chevrolet de Max devant une des maisons de la rue.
De l'extérieur, ça ressemble à un repère de bandits ou une salle de jeu pendant la prohibition, petites fenêtres fermées, aucun jardin, aucune fleur et porte grillagée.
Max m'ouvre la porte et je pénètre dans son atelier, une sorte de loft rempli de motos, outils et machines en tout genre; je me délecte de l'odeur d'essence et de cambouis.
Max porte la barbe et les cheveux longs, ses mains sont pleines de graisse et il a le visage bien usé par la route et le soleil. De skater professionnel et passionné de véhicules en tout genre il est passé au custom de chopper Harley, ou Panhard (tout est sur ce superbe blog)
Nous discutons de son récent voyage impossible, un aller retour en chopper à New York qui lui a pris 15 jours et puis nous commençons une série de portraits. La lumière dans cet endroit est parfaite, une verrière laisse rentrer le soleil qui se reflète sur les murs blancs et les chromes des multiples motos et puis chaque arrière plan est plus intéressant que l'autre.
En quittant l'atelier pour partir faire du skate, un voisin s'arrête et pose multiples question sur le vieux pick up rouillé, Max discute un moment avec ce type au fort accent noir américain et ils s'entendent sur le fait qu'il faille rouler avec les voitures anciennes plutôt que de les bichonner et ne jamais les sortir. Une fois cette conclusion faite nous pouvons monter dans le véhicule à l'intérieur minimaliste et aux 6 cylindres particulièrement bruyant. Je dois retrouver mes amis Finlandais pour rouler sur ce skatepark fait à la seule force des bras de quelques skaters courageux et prêt à couler un peu de béton pendant leur temps libre.
Max me dépose devant et m'explique qu'il ne skate plus que très rarement, ses motos et sa femme lui suffise. J'acquiesce et je le remercie de son accueil.
La session dure, ce lieu est situé entre 2 chantiers, contre une voie de chemin de fer très empruntée et sous un échangeur composé de 5 autoroutes. inutile de préciser que c'est particulièrement bruyant, je rentre donc prématurément à la première photo, mon article est fini, je suis fatigué et je pense que c'était mon dernier jour sur un skateboard à San Fransisco. Certaines personnes me manquent et je me sens prêt à rentrer, neige ou pas neige.
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