November 26, 2010


Day 7

Thanksgiving
Le meilleur jour pour attaquer les rues désertes de San Fransisco.
Alors que tous les bons citoyens sont en famille en train de cuire leur grosse dinde et préparer l'orgie à venir, nous nous élançons dans le centre ville avec une excitation adolescente. A chaque coin de rue nous tombons sur un spot de skate mythique que je reconnais en me souvenant de vidéos que j'ai regardé en boucle il y a 15/20 ans. A ma grande surprise, j'arrive même a me souvenir de la musique qui accompagnait telle ou telle séquence.
Les rues à 6 voies sont vides, nous descendons à toute allure là où habituellement des centaines de voitures avancent à la queue leu leu et les milliers de piétons se bousculent l'oreille collée à leur téléphone. Le soleil tape aujourd'hui et c'est la journée parfaite pour se promener à l'ombre du quartier financier et ses grattes-ciel. On tourne le coin d'une rue et on se retrouve dans une rue noire de monde, nous sommes en asie. Chinatown nous ouvre ses portes, des centaines de vieux hommes jouent au Go en fumant pendant que 2 femmes brisent le brouhaha de leurs voies stridentes. Tout les magasins sont ouverts et chacun fait son marché sans faire attention au silence des quartiers voisins. A peine sorti du quartier asiatique nous attaquons une longue descente sous un tunnel, là ou habituellement il est impossible de passer sans moteur. D'un quartier modeste nous atterissons dans une des parties les plus bourgeoise de la ville, des familles bourgeoises sortent d'hotel 4 etoiles et regardent les multiples vitrines de marques prestgieuses, 2 rues plus loin nous faisons un virage a droite, une rue déserte, une autre rue a droite et des dizaines de clochards y ont fait leur campement, sur le trottoir; Je croise une personne au sexe indefini, pieds nus qui porte des bottes aux mains, un autre frappe ses pieds violemment contre le sol en criant "fuck fuck fuck!",  un couple marche main dans la main et leurs visages semble avor beaucoup moins de peau que le mien, leurs yeux exorbités trahissent la drogue, les cartons bougent contre les murs, les habitants de cette rue marchent lentement, de maniere zombiesque le regard dans le vide. 
Toute cette journée a été faite de descentes rapides et de changement d'ambiance constant. Je n'avais pas vécu ça depuis les nuits passées à parcourir de haut en bas les rues de New York en pleine nuit quand j'avais 20 ans. Je me sens jeune. Ca ne dure pas longtemps.
Une dinde m'attend à Berkeley, 6 kilos de plaisir qui est en train de cuire alors que je monte dans le BART. Un vieil homme me souhaite un joyeux thanksgiving alors que 2 jeunes hommes renrent dans notre voiture en regardant nerveusement à 180°, ils sont habillés en pantalons cargo noirs, leur veste noire, les lunettes noires et un beret noir. Nous sommes à Oakland, en voyant leur accoutrement, je fais tout de suite un rapprochement avec les black panthers qui étaient d'Oakland. Effectivement, ils distribuent avec attention un journal aux personnes noires présentes dans le train. Le titre Black Riders. Après quelques recherches, j'apprends que les black riders sont depuis 10 ans les membres d'un parti descendant des panthers et reprenant leurs convictions. Juste avant mon arret, l'un d'eux baisse ses lunettes et me regarde, il a les yeux bleus clair.

Berkeley est encore plus vide que chaque soir. le campus est deserté. je suis seul au monde sur le chemin de l'énorme volaille.

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